Entrevue réalisé en 2011

Lancé le 30 décembre dernier, le nouveau EP de Alie Sin, Our (brand new) miracle, est disponible sur bandcamp depuis peu, de même que leur premier demo.

On embarque vite dans l’univers de ce trio punk-folk acoustique dès la première piste They Stole April. Crachant leur fiel sur une ville malade « There’s a city, sh’es sick, she’ll die from greed » le groupe nous invite dans leur univers punk-country énergique. Suivent d’autres pistes dans un style plus punk (Blind Eagle) et d’autres plus sensible-folk (La toune à Anna) où festif-acide (G.L.T.).

Malgré le talent de la formation, peu d’information sur le groupe est accessible sur le web. Alie Sin possède un MySpace et une page facebook comme la plupart des groupes, mais n’est pas aussi bien représenté qu’il le devrait à mon goût. J’ai donc décidé de donner rendez-vous à Gabriel Marquis, chanteur principal de la formation, afin de récolter plus d’information. Voici un résumé de cet entretien très intéressant.

Alex Turcotte : D’abord, mes recherches google sur Alie Sin, m’ont amené sur des sites pornographiques en lien avec l’actrice porno Allie Sin. Pourquoi ce nom?

Gab : (En s’esclaffant) Nous venons de Québec et nous étions en criss contre la scène de Québec. On trouvait que les groupes se prostituaient pour se vendre. De choisir ce nom, c’est comme un clin d’œil à ces groupes et à l’industrie musical dans son ensemble qui se dénaturent pour réussir à vendre et à cette star de la porno qui vend sont cul, littéralement.

Alex : Justement, vous venez de Québec ou Montréal?

Gab : On vient de Québec, on est né là, on a grandi là et on connaît la scène. Pour l’instant je vis à Montréal, j’étudie à l’Université ici. On fait beaucoup de voyage Montréal-Québec afin de faire quelques concerts et pour répéter ensemble, une fois par mois.

Alex : Une préférence entre les deux villes, pour la scène musicale?

Gab : Pas vraiment, ce sont deux villes différentes et distinctes. Je connais moins la scène locale de Montréal, alors je dirais Québec. Surtout qu’on a une équipe là-bas avec qui ont fait plusieurs show Sick Scene production. Ce qui est dommage, c’est la rivalité entre les deux villes. Ça n’a pas vraiment d’intérêt. Surtout qu’à Québec, il y a une grande hypocrisie envers la scène locale, envers les jeunes aussi. Avec M. Labeaume, il n’y en a que pour les attraits touristiques majeurs : Festival d’été, Carnaval, et, etc. Il n’y a rien d’investi ou même aucun intérêt pour le soutien des artistes émergeants. Les politiciens utilisent toujours les vieux symboles historiques de « la vieille capitale ». C’est un peu ce qu’on dénonce aussi. Parce qu’il faut se prostituer pour percer un tant soit peu. Avant, tu pouvais ramasser 4-5 groupes dans une polyvalente pis t’avais 300 personnes. Maintenant, avec 10-15 groupes t’as de la difficulté à t’en trouver 30, pis tu t’endettes pour monter le show.

Alex : C’est dû à quoi d’après toi?

Gab : C’est juste plus difficile de nos jours de faire des concerts, les gens ne veulent plus se déplacer, ils préfèrent regarder des shows sur YouTube. C’est aussi dû à notre société de consommation, on consomme vite un groupe et on passe à un autre, c’est navrant.

Dock

Alex : Et vos thématiques préférées sont : les amis ivrognes, la politique, les Burgers et la cryptozoologie?

Gab : (S’esclaffant franchement) Pour la cryptozoologie, on travaille encore dessus. Pour la politique, disons que dès que t’es un peu social, t’as pas le choix de t’engager. Ça va avec les amis ivrognes. Quand t’es dans une ville et t’as aucune reconnaissance. Ça commence par la boisson et certains deviennent toxicomanes. Ça peut même t’arriver à toi ou à tes amis.

Alex : C’est composé de qui Alie Sin?

Gab : Moi, Gabriel Marquis (Alias « Oeil de pirate », « El Borgnos », et, etc.) à la voix et la guitare acoustique, anciennement des garçons émotifs et DJ à mes heures. Pierre-Antoine Drolet (alias « Patal », « grinch », et, etc.) au keyboard, à la voix et la guitare électrique et Dany Roach de Limoilou (alias « Roach », le meilleur nom pour une rockstar) à la basse et les burgers. On vient tous de Québec.

Alex : J’ai aussi vu qu’il y avait eu un pépin pour l’album?

Gab : Exactement, on était supposés le sortir beaucoup plus tôt, mais un de nos amis à accroché le disque dur. Il a fallu tout réenregistrer. Donc, ça nous a pris deux fois plus de temps, mais au moins, notre album est un peu plus achevé et peaufiné.

Alex : Pour la composition, comment ça marche?

Gab : On travaille tous dessus à part égale. Il n’y a pas de drums dans notre groupe donc on est un peu plus libre. On se concentre sur les cordes et le Keyboard. Les paroles sont écrites par P-A et moi.

Alex : En tant que groupe québécois, vous avez opté pour chanter en anglais?

Gab : Effectivement, la raison principale est que c’est plus facile. En anglais, tu peux chanter à peu près n’importe quoi et tenir la note pour finir. En français c’est plus difficile de trouver des paroles qui fessent bien. Mais, on n’exclut pas des paroles en français, dès qu’on sera satisfait de ce qu’on écrit.

Alex : Est-ce qu’on va vous voir au Pouzzafest?

Gab : Ce n’est pas encore certain, mais on espère bien. Sinon, notre lancement montréalais est ce vendredi 11 février au Café Chaos avec Maggotty brats, Society Ill’s et Dominic Pelletier . On sera aussi à l’événement « La Ruche » à Québec.

Leur album Our (brand new) miracle est disponible en spectacle ou en contactant p-alie_sin@hotmail.com.

Si vous aimez : Against me, Get up kids, Bruce Springsteen (the seeger session), Johnny Cash, Tom Waits, The Weakerthans, Dropkick Murphys, Social Distortion, Rrancid et Joe Strummer.

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