Photo : Bruno Guérin
Photo : Bruno Guérin

KROY

Camille Poliquin, alias KROY, s’est fait offrir une résidence de trois jours au Théâtre La Chapelle dans le cadre du Zoofest. « Plus jeune, je venais voir des pièces de théâtre ici et je me disais qu’un jour, j’aimerais ça jouer de la musique dans cette salle », a-t-elle confié au public hier lors de sa première soirée à La Chapelle.

Dans un 60 minutes bien tassé, les chansons de la jeune auteure-compositrice-interprète se sont suivis machinalement au grès des applaudissements de la foule. La jeune femme à beaucoup de talent. On l’a notamment aperçu comme choriste de David Giguère et Jason Bajada et pour son projet dans le duo Milk & Bones avec Laurence Lafond-Beaulne. Cette fois, elle était seule sur scène. En fait, seule est une façon de dire les choses puisqu’elle était accompagnée au clavier de Guillaume Guilbault et à la batterie de Maxime Gosselin. La mise en scène très épurée, un peu mystérieuse et sombre (avec une utilisation minimale et juste des lumières) a été pensée par Rémi Lemieux et Tara Baswani.

Entre intensité et darkness

C’est dans cette ambiance sombre que sont apparus les musiciens, habillé tout de noir, puis enfin KROY avec sa toge de prêtresse (kind of). Elle a livré admirablement les chansons de son premier EP birthday paru en juin 2014. En plus d’y ajouter deux reprises dont une chanson de Rufus Wainwright et Read My Mind par The Killers et quelques nouvelles compositions fort appréciées. Ses mélodies sont recherchées, les rythmes sont travaillés et hypnotiques. Elle fait penser à une Grimes sombre, ou une Austra au coeur brisé. Là où il y a une petite faiblesse, c’est peut-être dans la linéarité du spectacle dans la première partie. Les chansons se suivent sans changer de ton ni d’ambiance, avec la même formule : répétition d’un ensemble de mots et expérimentation vocale sur différents degrés de mélodie. Elle chante fort, intensément et sur plusieurs niveaux, ça, c’était fichtrement remarquable.

Au milieu du spectacle donc, les musiciens se retirent et la jeune femme nous livre une merveilleuse chanson au clavier. Il s’agit du moment le plus fort et intense du spectacle. Ensuite, elle enchaîne les deux reprises, ce qui change un peu l’ambiance. Les musiciens suivent le rythme avec doigté. Guilbault sur le clavier enchaîne les explorations sonores, les bruitages psychédéliques et spatiaux, mais très près de l’aura enténébrée du spectacle. Maxime Gosselin assure le rythme avec dynamisme, puissance et vivacité derrière sa batterie. Le spectacle s’est magnifiquement terminé avec les excellentes monstrosity et river livré avec intensité et passion.

Théâtre La Chapelle
18 et 30 juillet
Événement facebook

Photo : Le Draveur / Iphone
Photo : Le Draveur / Iphone