Photo : Louis Longpré
Photo : Louis Longpré

Ma première journée au Zoofest (14 juillet) s’est déroulée pas mal fort sympathiquement. Tous les spectacles que j’étais venu voir se retrouvaient dans la même salle, soit le Cabaret du Monument-National.

19h30 – New Girls – Détail

Les New Girls, c’est quatre filles en pyjamas qui relatent leurs histoires de filles, d’ado, de première menstruation, de sorties de filles au karaoké ou leurs doutes concernant les quêteux et les superhéros dangereux (lire Batman). Rosalie Vaillancourt anime cette soirée avec son ridicule, sa naïveté charmante et son franc parlé. Elle est accompagnée d’Ève Côté (la Gaspésienne qui joue de la ringuette – kind of), de Coco Belliveau (un taureau en talon haut originaire du Nouveau-Brunswick) et Maude Landry (la geek à l’humour percutant qui a peur des enfants nains).

Le party-pyjama était drôle, tant dans la présentation que l’animation, mais il manquait de fluidité dans les transitions entre les numéros. La passe musicale était bien faite et on aurait cru que toutes les filles jouaient pour vrai (j’ai vu dans leur jeux!). J’ai beaucoup trop aimé le vidéo-absurde présentant la première fois où Miss Vaillancourt a eu ses règles (je lol encore). J’ai moins aimé la finale où elles bitchaient des photos de profil Tinder de gars un peu douche et loser. Dans l’ensemble, j’ai trouvé le spectacle un peu inégal, mais excellent!

20h45 – Avaler la pilule de Simon Delisle – Détail

Dès que le spectacle de Simon a commencé, je me suis rappelé l’avoir vu l’an passé (ou est-ce l’année d’avant?). Enfin bref, j’étais un peu désappointé, mais rapidement, je me suis laissé happé par son histoire. Avaler la pilule est un spectacle qui parle de douleur, d’épreuves, de maladie (notamment la sienne). Il perd l’usage de trois glandes, ce qui lui donne le diabète, lui fait perdre tous les poils de son corps (« Bien huilée, je rentre dans un pot de pringles! »), diminue le calcium dans son corps (il en a été paralysé) et l’empêche de secréter de l’adrénaline, mais tout ça, on en rit à gorge déployée. Il n’est pas misérabiliste, il préfère en rire qu’en pleurer et c’est tant mieux.

Delisle parle aussi de sa relation avec les drogues, des médicaments qu’il a pris, spécialement les tranquillisants, mais aussi avec la marijuana. Il mentionne ses relations de couple. Il met le doigt sur plusieurs irritants, en souligne d’autres. On rit. Il maîtrise très bien son spectacle, ses sketchs et ses chutes sont excellents, bien travaillés et fluides.

Au final, je ne me rappelle plus si j’ai déjà vu le spectacle. Certains sketchs peut-être, mais dans l’ensemble, j’ai été floué. C’est délicieux et parfait, qu’on l’ait déjà vu ou pas; j’y retournerais même demain.

Phhoto : Louis Longpré
Phhoto : Louis Longpré

22h30 – Last CallDétail

Quoi de mieux qu’un dernier verre pour terminer la soirée? Se le faire servir par Dave Gaudet lorsqu’il anime le Last Call. Celui-ci livre une performance époustouflante, jonglant avec les bouteilles, son clavier, les présentations des deux humoristes invités, mais aussi avec l’humeur de la foule. Il parle d’alcool, de la propension des Québécois à boire. Originaire d’Edmonton, son accent cassé avec une teinte d’anglais nous le rend sympathique au premier abord, mais c’est surtout son talent au clavier qui nous conquit.

Son premier invité, Nicholas Lavoie, nous parle de ses expériences en tant que barman. Les drinks qu’il a servis, les endroits où il a travaillé, la faune avec laquelle il a dealé. Ses expériences sont nombreuses, drôles, mais pas toujours legit.

Le second invité est encore plus absurde. Didier Lambert termine ma soirée en beauté avec ses blagues crues et irrévérencieuses, anti-françaises et sur le sexe , les filles et les one-night. Il est vulgaire, franc, drôle et cultive les malaises. Probablement le meilleur moment que j’ai passé de la soirée fut avec lui. On termine en beauté avec une adaptation du classique de Jonathan Painchaud Pousse Pousse, mais avec les paroles suivantes : «Pousse pousse pousse dans la fente»…