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Dans le but de connaitre les artistes qui s’affronteront lors des préliminaires des Francouvertes, Le Draveur s’est entretenu avec chacun d’eux en leur soumettent un petit questionnaire de 10 questions.

Mathieu Bérubé

Photo: Sansfaçon
Photo: Sansfaçon

Les sonorités folk et intimistes de sa musique portent un message d’espoir, qu’il s’agisse de l’attente d’un printemps ou l’acquisition d’un lave-vaisselle. Non diplômé pour cause de cours d’éducation physique, il a fait des études en guitare classique qui lui ont montré le chemin de la chanson.

1. Comment en es-tu arrivé à faire de la musique?

J’avais une guitare qui traînait chez moi quand j’étais jeune. J’ai commencé à jouer dessus. Après, j’ai demandé une guitare électrique à Noël, puis j’ai étudié en guitare classique. Je me suis mis à écrire des chansons naturellement et je lisais beaucoup. Étant un étudiant en musique qui lisait beaucoup de littérature, mes deux univers se sont retrouvés dans la chanson.

2. Pourquoi vous être inscrit au Francouvertes?

J’ai fait beaucoup de concours durant la dernière année. J’ai fait Ma première place des arts et j’ai fait Granby. C’était donc dans la suite des choses. J’ai repensé faire la place des arts, mais j’avais envie de jouer avec mes musiciens. Les Francouvertes représentent aussi une plus grosse visibilité.

3. Qu’allez-vous apporter à la compétition?

On en a discuté avec mes musiciens et on a réalisé qu’il y avait beaucoup de band de party cette saison. Nous, on sera sept sur la scène. On va faire le party, mais avec des chansons moins joyeuses.

4. Quel est le plus grand défi que représentent les Francouvertes?

Il y a une liberté qui vient avec les Francouvertes. Tu as 30 minutes sur un stage avec tes musiciens, il n’y a pas de house band. Cette liberté-là est intéressante, mais ça implique que tu n’as pas d’excuse. Tu présentes ton produit final et tu peux choisir le mood de tes chansons et offrir le meilleur de ce que tu peux. Les autres concours sont plus difficiles, Granby tu n’as que trois chansons et à la place des arts tu as droit à cinq chansons, mais avec un house band.

5. Dans quel contexte composes-tu de la musique?

Ça varie d’une chanson à l’autre. Je n’ai pas vraiment de formule. Si j’en avais une, je serais content de t’en parler, mais c’est comme un mystère!

6. Quel est ton artiste québécois préféré?

Je dirais Leonard Cohen et Jean Leloup.

7. Une chanson marquante et pourquoi?

Probablement I try de Macy Gray parce que ma mère mettait toujours son album quand on avait de la visite. J’ai grandi avec ce disque-là et la chanson particulièrement. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne me suis jamais tanné! Je trouve que c’est une belle chanson.

8. Quelles étaient tes influences musicales dans ton adolescence?

C’était différent de ce que j’écoute aujourd’hui. J’écoutais du Alexisonfire, Thrice et la musique dans ce genre-là. Je les écoute encore parfois pour me faire plaisir. J’admets qu’il y a quelque chose de bon, mais je l’écoute d’une oreille qui a évolué, une oreille nostalgique.

9. Qu’est-ce que tu souhaites après les Francouvertes?

En ce moment, j’enregistre un album qui devrait sortir ce printemps. J’espère me faire voir et me faire entendre pour qu’il y ait un peu d’intérêt pour l’album que je vais sortir. J’aimerais attirer la curiosité des gens.

10. Quel artiste souhaites-tu voir gagner les Francouvertes?

Ma réponse va être un peu biaisée, mais je dirais mes amis : The Urban Indians, Jean-François Malo et Rosie Valland.


Anatole

Photo: Llamaryon
Photo: Llamaryon

D’abord, il y eut le garçon, nommément Alexandre Martel, qui chante toujours la pomme dans les rangs de Mauves. Mais, au détour du printemps 2014, il y eut scission, divorce entre le garçon et le squelette. Le paquet d’os, nommément Anatole, loua une chambre à L.A. où il écrivit frénétiquement un paquet de chansons transpirant l’expérience urbaine américaine, la déclinant sous ses formes paranoïaques, athlétiques et fugitives.

« Veux-tu que moi, je parle d’Anatole ou qu’Anatole réponde aux questions? » – Alexandre Martel

1. Comment en es-tu arrivé à faire de la musique?

J’en suis venu à faire de la musique parce qu’il y avait un band qui se formait entre mes amis à l’époque où on avait 11 ou 12 ans et qui s’appelait Nights of Darkness. Il leur manquait un bassiste et j’ai supplié mes parents de m’acheter une basse pour que je sois dans le groupe. Le désir de faire de la musique est là depuis très longtemps. Mon père est un grand mélomane. J’ai toujours eu le goût concrétiser cette passion.

Anatole est né lors d’un séjour à LA. Je me suis rendu là-bas pour faire le vide et écrire des chansons. J’ai eu une révélation. Je ne sais pas si c’est dû à une intoxication ou si j’ai été choisi parmi tous les autres. J’ai eu une vision de ce qui allait se passer dans les prochaines années, une concrétisation de l’apocalypse. Il ne s’agit pas d’une apocalypse qui va tomber d’un seul coup, mais qui va venir progressivement. On est déjà sur le bord de l’apocalypse et on ne s’en rend pas compte. Je suis revenu pour en parler aux gens, pour qu’ils puissent danser à la dernière disco mobile de la terre.

2. Pourquoi vous être inscrit au Francouvertes?

Pour sauver les gens! C’est la plateforme qui me semblait rejoindre le plus grand nombre de personnes possible puisque Denis Lévesque m’avait refusé en entrevue.

3. Qu’allez-vous apporter à la compétition?

Apporter un peu de spectacles. Ce qu’on veut faire, c’est l’antithèse de l’anti-spectacle qui règne depuis pas mal d’années dans le milieu indie-rock : spectacle-jeans-t-shirt. On est habillé comme on est habillé dans la vie et on joue des chansons sympathiques. C’est vraiment le contraire de ça qu’on va faire, avec une mise en scène, de la pyrotechnique, des stroboscopes, des lasers et des cochons gonflables volants.

4. Quel est le plus grand défi que représentent les Francouvertes?

Je ne sais pas si c’est un défi. Dans le sens que tu donnes un show et si les gens aiment ça alors tant mieux. Je ne vais pas là dans l’intention de plaire aux gens nécessairement. Je vais être très content si j’ai l’appui du jury, mais on ne va pas là pour convaincre.

5. Dans quel contexte composes-tu de la musique?

Souvent, c’est très très tôt le matin. Je fais des séances d’écriture très courtes de 25 minutes de 4h à 7h le matin et entre les séances, je médite un peu. Ça me permet de me connecter sur le flux de l’idéosphère. Les chansons viennent d’elle-même.

6. Quel est ton artiste québécois préféré?

Question difficile. De tous les temps, je dirais Robert Charlebois.

7. Une chanson marquante et pourquoi?

Sledgehammer de Peter Gabriel pour la drive sexuel.

8. Quelles étaient tes influences musicales dans ton adolescence?

Beaucoup de musique avec des synthétiseurs. J’écoutais beaucoup Vangelis. Parfois du John and Vangelis, mais surtout du Vangelis.

9. Qu’est-ce que tu souhaites après les Francouvertes?

Je souhaite partir en tournée avec Prince ou Stevie Nicks.

10. Quel artiste souhaites-tu voir gagner les Francouvertes?

Je dirais Anatole. Oui, Anatole.


Eugène et le cheval

Eugène et le cheval

Des gorilles qui prennent d’assaut une maison, des autoroutes dans les veines, un cosmonaute dans une capsule abandonnée : le monde d’Eugène et le cheval se dévoile dans un univers sonore paradoxalement pop et décalé. Le groupe montréalais propose une musique singulière : les voix sont découpées et utilisées de manière instrumentale, les instrumentations sont saturées, puis déconstruites, et les cordes synthétiques, effets reniés des années 2000, sont remises au goût du jour.

Entrevue avec Pierre-Paul Giroux

1. Comment est né votre groupe?

Ça fait environ 6 ans qu’on existe. Originalement on avait un projet qui s’appelait Bleu. On s’est séparé, mais je me suis retrouvé sans projet. J’ai appelé Philippe St-Denis de Bleu et on a commencé à jouer de la musique pour le fun, dans la cave. On jouait et on s’amusait. Au bout d’un moment, on avait quand même quelques chansons, au moins sept ou huit et on s’est dit qu’on devrait y aller plus sérieusement. On a donc rencontré Chartrain qui a mixé notre disque et qui a fait avancer le projet. On a rajouté des membres (Max et Guillaume) et on était au complet.

2. Pourquoi vous être inscrit au Francouvertes?

On a sorti un album en septembre passé et on voulait le faire connaitre et présenter le spectrale qu’on fait. On a déjà joué aux Francouvertes il y a 3-4 ans lorsqu’on a sorti notre premier disque. On pourrait compter nos disques avec nos participations aux Francouvertes! On s’est inscrit alors que le band n’était pas complètement formé, à peine né. C’était un peu difficile comme baptême.

3. Qu’allez-vous apporter à la compétition?

On apporte quelque chose de différente au niveau de l’intensité et au niveau de la sonorité. On est des tripeux de son bizarre qui sont à la limite du gossant. J’ai écouté beaucoup de Caribou et il y a des sons sur Swim qui font mal. C’est un peu ce qu’on est capable de faire sur scène. En plus, sur scène, on a une scénographie DIY hors du commun.

4. Quel est le plus grand défi que représentent les Francouvertes?

Le plus gros défi, c’est de ne pas le voir comme un gros défi. La première fois, on s’est cassé la tête et on s’est mis beaucoup trop de pression. Cette fois, on a bien pratiqué et on a préparé nos affaires, mais un concours, c’est tellement subjectif.

5. Dans quel contexte composes-tu de la musique?

La façon qu’on travaille est très particulière. On enregistre en même temps qu’on compose. On se retrouve les quatre dans notre home-studio sans chansons préparées. On improvise, on fait un peu n’importe quoi. On enregistre ce qu’on trouve bon et les chansons sortent de ça. On n’a pas de processus et on n’impose rien aux autres. Parfois on s’échange nos instruments. Ce qui est drôle, c’est qu’une fois l’album enregistré, on doit réapprendre nos chansons. On les écoute pour pouvoir les jouer. On a fait l’enregistrement à quatre cette année et ça l’aurait pu mal se passé, mais ça l’a incroyablement bien marché.

6. Quel est ton artiste québécois préféré?

Je dirais Chocolat. Le son sur leur dernier disque était pas mal différent. Je trouve qu’ils ont eu des couilles d’acier pour se rendre là et s’est le fun de voir des gens qui osent. Le nouveau de Leloup est très étonnant et particulier. J’aime bien l’approche low-fi, mais qui a une recherche derrière. Je suis tanné des disques trop normés, on en a trop bouffé.

7. Une chanson marquante et pourquoi?

Encore là, je retourne au son. Je dirais n’importe quelle chanson de l’album Embryonic des Flaming Lips a été marquantes pour nous. Cet album nous a montré qu’il était possible de faire du son bizarre et qu’on pouvait saturer et détruire le son d’une batterie. Quand l’album est sorti, ça l’a vraiment changé notre conception de l’enregistrement en studio.

8. Quelles étaient tes influences musicales dans ton adolescence?

Je vais être obligé de dire Pearl Jam, même si je regrette et Nirvana, comme toute ma génération et au Québec, c’était Jean Leloup.

9. Qu’est-ce que tu souhaites après les Francouvertes?

Un troisième disque! On a déjà commencé à l’enregistrer. Si on peut avoir quelques spectacles intéressant après les Francouvertes, alors tant mieux! On va continuer notre travail parce qu’on a du fun à jouer ensemble.

10. Quel artiste souhaites-tu voir gagner les Francouvertes?

C’est difficile cette année de choisir! Je dirias The Urban Indians puisqu’ils sont des amis. Sinon j’aime bien PONI et des gars dans le band diraient Rosie Valland.


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